Le déclin des financements aux startups touche désormais le continent africain, malgré une période de résistance où l'Afrique semblait immunisée contre ce phénomène.
Selon les données recueillies par The Big Deal, la valeur totale des transactions au cours des 12 derniers mois a chuté de 37% par rapport à la même période de l'année précédente. Cette diminution est encore plus marquée si l'on se concentre uniquement sur les levées de fonds en equity, excluant les sorties, les dettes et les subventions, avec une chute de 62% d'une année sur l'autre.
Le nombre de transactions en actions a également connu une baisse, bien que moins dramatique, avec une diminution de 35% par rapport à l'année précédente, touchant aussi bien les petites transactions que les grandes.
Malgré ce contexte difficile, le secteur des fintech continue d'attirer le plus d'investissements en actions, bien que sa part de marché se soit réduite de 10 points de pourcentage, passant de 53% à 43%.
En ce qui concerne la répartition géographique des financements, tous les pays africains ont été touchés, à l'exception de quelques rares exceptions.
La Tunisie, par exemple, a enregistré une diminution drastique des tours de table réalisés par les startups locales, passant de 118 millions de dollars à seulement 6 millions de dollars, soit une chute de 95%. En revanche, le Maroc a réussi à maintenir un niveau de financement similaire à l'année précédente au niveau de 31 millions de dollars.
Parmi les "big four" du continent, tous ont été durement touchés. Le Nigeria a perdu sa place de leader avec une baisse de 77% par rapport à l'année précédente. L'Égypte, quant à elle, a connu une baisse moins prononcée de "seulement" 24% et est devenue le seul pays avec des investissements de plus de 500 millions de dollars.
Malgré ce contexte difficile, trois pays ont réussi à enregistrer une croissance. La Côte d'Ivoire a connu une augmentation de 15% de ses financements, tandis que le Cameroun a enregistré une croissance de 34% et a dépassé la barre des 10 millions de dollars. Mais c'est en Algérie que la plus forte augmentation a été enregistrée, avec une multiplication par cinq des financements, passant de 30 millions de dollars à 150 millions de dollars. Cette performance est principalement due à une seule opération majeure : la série B de 150 millions de dollars de Yassir en novembre 2022.