La production mondiale de véhicules légers devrait légèrement se contracter cette année pour atteindre 88,3 millions d’unités, selon un rapport publié cette semaine par Johnson Matthey.
Cette tendance reflète une tension continue entre l’augmentation des prix des véhicules et le coût élevé du crédit. Ces facteurs sont exacerbés par une réduction du pouvoir d’achat des consommateurs en raison de la crise du coût de la vie dans de nombreux marchés.
En conséquence, les stocks de véhicules finis ont augmenté, tandis que les carnets de commandes se sont réduits, laissant présager une production automobile légèrement plus faible cette année.
Les voitures à essence et diesel seront particulièrement impactées, vu que la production mondiale de ces véhicules devrait totaliser 74,8 millions d’unités en 2024 - une baisse de 5% par rapport à l’année dernière. Ces chiffres restent tout de même nettement supérieurs aux niveaux observés pendant la période 2020-2022.
Le secteur des voitures légères à essence devrait se contracter de 4%, surperformant nettement le segment diesel, qui devrait connaître une baisse à deux chiffres.
En Tunisie, le gouvernement a déjà mis en place des mesures pour réduire l’importation des véhicules afin de faire face à la raréfaction des devises étrangères. Déjà en juin dernier, le ministère des commerces a décrété une réduction de 20% du quota des concessionnaires automobiles qui a porté sur le quatrième trimestre de l’année dernière.
Il n’est pas clair si cette réduction a été maintenue en 2024.
En ce qui concerne les modèles électriques à batterie, BEV, ces derniers devraient gagner davantage de parts de marché aux dépens des véhicules à combustion interne. À l’échelle mondiale, la production de BEV devrait augmenter de 29% pour atteindre 13,5 millions d’unités, représentant 15% de tous les véhicules légers, contre 12% en 2023.
Les constructeurs automobiles chinois continueront de dominer ce secteur, représentant 60% des voitures entièrement électriques produites dans le monde.
Bien que les perspectives pour le secteur des BEV restent positives, les analystes de l’industrie automobile commencent à réduire leurs perspectives à court terme, face à l’émergence de vents contraires, lit-on dans le rapport de Johnson Matthey. Cela a été particulièrement notable en Amérique du Nord et en Europe, où les constructeurs automobiles font face à une concurrence sévère de la part des importations chinoises moins chères.
L’adoption en masse des BEV fait face à une série d’obstacles dans de nombreux grands marchés occidentaux, notamment le retrait ou la réduction des subventions par les gouvernements, les prix élevés, les valeurs de revente médiocres et un manque d’infrastructure de recharge.
Cela a conduit certains grands OEM, dont Ford, GM, Toyota et Mercedes Benz, à revenir sur leurs objectifs d’électrification à court terme.