En 2023, Ciments de Bizerte a connu une année difficile, avec des pertes qui se sont creusées pour atteindre 34,4 millions de dinars, marquant ainsi la plus grande perte de l'histoire de l'entreprise. Cette régression de 19% en glissement annuel est principalement due à une sous-activité par rapport à la capacité normale de production.
L'entreprise a valorisé le coût de cette sous-activité à 12,6 millions de dinars pour la production vendue et 614 mille dinars pour les stocks. En conséquence, la marge brute de Ciments de Bizerte a atteint -2,7 millions de dinars.
Cette marge brute négative s'explique “essentiellement et principalement” par le manque de production. En effet, le nombre de jours d'arrêt de production a atteint 248 jours durant l'année 2023, dont 199 jours pour manque de coke de pétrole. L'incapacité à fournir ce consommable clé est due à un manque de financement et, selon l'entreprise, à l'incident survenu au niveau du pont de Bizerte.
Ciments de Bizerte a également dû suspendre la production pour des arrêts techniques prévus et imprévus (35 jours) et un manque de matière première dans l'atelier du broyeur à cru (14 jours).
Malgré ces défis, il semble que l'entreprise n'ait pas jugé nécessaire d'informer ses actionnaires et de les alerter quant à leur impact potentiel sur sa rentabilité. Ces arrêts ont fait que Ciments de Bizerte n'a été capable de produire que 305 mille tonnes de clinker, contre 540 mille tonnes en 2022 et 710 kt en 2021.
Par ailleurs, les revenus du quai ont connu une diminution de 17%, à 3,1 MTND, suite à l'incident survenu au niveau du pont de Bizerte.
La seule information "positive" dans le rapport des états financiers 2023 de Ciments de Bizerte est son adhésion à l'amnistie fiscale instaurée par la loi de finances 2024. Cette manœuvre a permis au cimentier d'éviter les pénalités de retard de 2,9 millions de dinars et d'enregistrer un profit de 390 mille dinars suite à l'ajustement comptable des articles constatés.
De leur côté, les charges financières ont atteint 14 millions de dinars en 2023 contre 12 MTND durant l'année précédente. Cette augmentation s'explique essentiellement par le rééchelonnement de certains crédits en dinars tunisien et la dinarisation et le rééchelonnement des emprunts en euros.