Malgré une amélioration relative de certains indicateurs économiques, le Fonds monétaire international (FMI) reste prudent quant à la situation économique en Tunisie. "La Tunisie bénéficie actuellement de vents économiques favorables, mais la croissance reste modérée et le chômage est élevé", a indiqué Julie Kozack, porte-parole du FMI lors d'un briefing de presse régulier.
Interrogée sur l'évolution des discussions entre l'institution financière et la Tunisie, Kozack a expliqué qu'en Tunisie, "des conditions favorables dans les échanges commerciaux et le tourisme, conjuguées à un accord salarial triennal [avec l’UGTT], ont contribué à réduire les déficits extérieurs et budgétaires en 2023".
Elle a ajouté que ces facteurs devraient "persister à court terme".
En ce qui concerne le soutien éventuel du Fonds à la Tunisie, la porte-parole a indiqué que l'institution "s'engage à soutenir la Tunisie dans ses efforts de réforme, et nous continuerons à dialoguer avec les autorités à cet égard".
Veto présidentiel
La Tunisie avait obtenu un accord de principe du FMI en octobre 2022 pour un nouveau prêt de près de 1,9 milliard de dollars pour l'aider à surmonter la grave crise financière qu'elle traverse.
En mai 2023, le FMI a annoncé qu'il était sur le point de conclure un accord financier qui devrait permettre à la Tunisie d'accéder aux fonds. "Nous devions nous assurer que les financements qui accompagneront le programme étaient suffisants. La bonne nouvelle, c'est que nous y sommes presque arrivés", a déclaré à l'époque Jihad Azour, le directeur du FMI pour le Moyen-Orient, l'Afrique du Nord et l'Asie centrale.
Cependant, les discussions ont rapidement rencontré une impasse.
Le Président de la République, Kais Saied, a opposé son veto à la mise en œuvre du programme de réformes convenu avec le FMI pour restructurer plus de 100 entreprises publiques lourdement endettées et lever les subventions sur certains produits de base.