Face à plusieurs années de déficits et une détérioration notable de son capital, la Banque de Financement des Petites et Moyennes Entreprises (BFPME) envisage une restructuration majeure de son capital.
Cette initiative, qui sera débattue lors de la prochaine Assemblée Générale Extraordinaire de cette institution publique, se déroulera en deux phases distinctes.
Dans un premier temps, la banque envisage de réduire son capital de 100 millions à 10 millions de dinars. Cette réduction serait réalisée en diminuant la valeur nominale de ses actions, qui passerait de 10 à 1 dinar.
La seconde phase consisterait en une augmentation du capital de 59 millions de dinars. Cette augmentation serait effectuée par la conversion d'une dette due à l'État tunisien en une participation au capital de la banque. Cette dette provient de la totalité des dettes de la banque au titre d'une ligne de crédit japonaise rétrocédée par l'État à la banque.
L’augmentation de capital, réservée à l'État tunisien, se traduirait par la création de 59 millions d'actions nouvelles d'une valeur unitaire de 1 dinar. À l’issue de cette opération, le capital de la société sera fixé à 69 MTND, contre 100 MTND actuellement.
Rappelons que les pertes cumulées de la BFPME jusqu'en 2021, date des données disponibles les plus récentes, ont atteint 108 millions de dinars.
Pourquoi la BFPME envisage-t-elle cette opération ?
La BFPME prévoit de mettre en œuvre une opération financière connue sous le nom de "coup d'accordéon". Cette pratique est courante lorsque les fonds propres d'une entreprise sont inférieurs à la moitié du capital social. En effet, les fonds propres doivent être au minimum égaux à la moitié du capital social de l'entreprise.
Cette opération permet de diminuer le montant du capital social pour éponger les pertes, avant de procéder à la reconstitution du capital social, permettant ainsi à l'entreprise de repartir sur des bases saines. On parle également de coup d'accordéon motivé par des pertes.