L'exercice 2023 a été globalement positif pour la SPDIT SICAF, avec une amélioration des résultats de près de 20%. Cependant, cette “embellie”, comme le note l'entreprise, pourrait masquer un manque de visibilité et de confiance dans le domaine économique et financier.
Pour étayer cette approche, les analystes de la société d'investissement soulignent que le Tunindex a fortement régressé en 2023, terminant l'année à 7,9%, contre 15,10% l'année précédente. "Cette chute s'est considérablement aggravée au début de l'année 2024", ajoutent-ils.
Un secteur bancaire sous pression
Pour l'année 2024, les analystes de la SPDIT sont particulièrement préoccupés par les performances des banques locales, notamment en raison de certaines évolutions réglementaires.
Premièrement, il y a la loi 2024-10 qui autorise la Banque Centrale à financer directement le Trésor. Selon la SPDIT, cette loi aura un “impact négatif sérieux” sur les résultats des banques qui, jusqu’alors, “renflouaient les caisses de l'Etat en souscrivant régulièrement aux bons du Trésor à des taux très élevés”.
En perdant cette source de revenus, les résultats de ces institutions financières pour 2024 vont inévitablement baisser. La SPDIT estime que cette baisse “sera d'environ 20%”.
Face à ces évolutions, la SPDIT juge “primordial” de réduire ses engagements dans le secteur bancaire. Elle note cependant que cette orientation a été suivie depuis le quatrième trimestre de l'année 2023, notamment suite à la publication par la BCT d'une circulaire qui conditionne la distribution des dividendes à un respect plus strict de certains ratios.
En fait, la SPDIT a procédé en 2023 à la cession d'une partie de ses participations dans plusieurs banques : Biat, Attijari Bank, Banque de Tunisie et ATB. Cependant, elle a maintenu le même niveau d'engagement dans les 3 banques publiques cotées, à savoir la BH Bank, la BNA et la STB.