Hier, la Banque Mondiale a dévoilé son Cadre de Partenariat Pays (CPP) pour la Tunisie. Destiné à couvrir la période quinquennale 2023-2027, ce cadre a pour objectif commun de "soutenir une croissance inclusive et durable en Tunisie".
En épluchant le rapport sur l’évolution de la situation économique en Tunisie, on découvre l'ampleur des défis. La Tunisie doit faire face à d'importants besoins de financement. Ces derniers sont estimés à environ 13% du PIB en 2027. Cela représente près de 48,9 milliards de dollars américains aux prix courants pour la période 2023-2027.
Un autre constat inquiétant émerge du rapport. La Tunisie est l'un des deux seuls pays de la région MENA à avoir vu son Indice du Capital Humain (ICH) diminuer au cours de la dernière décennie. De 0,53 en 2010, l'ICH de la Tunisie a chuté à 0,52 en 2020. Cela signifie qu'un enfant né aujourd'hui en Tunisie n'atteindra que la moitié de sa productivité potentielle à l'âge adulte. Et cela, à moins qu'il bénéficie d'un accès optimal aux systèmes de santé et d'éducation.
Pour remédier à cette situation, des “réformes fiscales urgentes” sont nécessaires, selon la Banque Mondiale. La plupart d'entre vous sont probablement déjà familiarisés avec les mesures recommandées. Il s'agit de la rationalisation des dépenses de subventions et de la masse salariale publique. Le secteur des entreprises publiques doit également être restructuré. En parallèle, il est essentiel d'améliorer la collecte des impôts. Tout cela doit se faire tout en garantissant un système efficace de protection sociale pour faciliter la transition.
Le CPP a été élaboré autour de trois grands objectifs de développement (GODs). Ces derniers reflètent les objectifs nationaux de développement. Ces GODs comprennent:
- la création d'emplois de qualité par le secteur privé,
- le renforcement du capital humain,
- l'amélioration de la résilience face au changement climatique,
- la réduction des émissions de carbone.
En outre, le CPP s'appuie sur deux thèmes transversaux. Le premier est l'égalité des sexes et le second concerne la responsabilité sociale, la participation et la confiance.