Les derniers chiffres concernant la production et la demande d'électricité en Tunisie suscitent l'inquiétude.
Du côté de l'offre, une baisse significative de la production locale a été observée. En effet, le volume a connu un repli de 7% en glissement annuel, passant de 2,9 à 2,7 GWh.
Cette baisse est principalement due à la réduction de la production de la STEG, le plus grand producteur d'électricité du pays. Sa production est passée de 2,9 GWh durant les deux premiers mois de l'année précédente à 2,6 GWh en 2024.
Malheureusement, l'amélioration de l’output des énergies renouvelables est loin de pouvoir compenser cette différence.
Face à cette situation, la Tunisie se tourne de plus en plus vers l'importation d'électricité. Ainsi, notre pays importe désormais de l'électricité, en plus de l’Algérie, de la Libye, un pays qui, jusqu'à il y a quelques mois, mettait en place des coupures d'électricité planifiées quotidiennement.
Selon les données publiées par le ministère de l'Énergie, la Tunisie a importé 550 GWh d'électricité jusqu’en février, soit environ 17% des besoins du marché local. L’année dernière, les achats d’électricité ne couvraient que 12% de la consommation locale.
En ce qui concerne le marché local, les données du ministère révèlent également une baisse préoccupante de la demande. Sa valeur est passée de 2,72 à 2,68 GWh. Le plus inquiétant dans cette baisse n'est pas sa valeur, mais sa structure.
En effet, la demande d'électricité en haute tension a connu une chute de l'ordre de 16%, passant de 204 à 171 GWh. Or, les ventes d'électricité en haute tension sont destinées exclusivement aux entreprises, généralement industrielles. La baisse de la demande d'énergie pour ce segment signale, le plus souvent, un ralentissement de l'activité.