Le géant de la distribution, Casino, a conclu un accord de restructuration de la dette avec des créanciers dirigés par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, dans le but d'éviter la faillite.
Selon cet accord de principe, 1,2 milliard d'euros de nouveaux capitaux seront injectés dans Casino et sa dette de 6,4 milliards d’euros (21,5 milliards de dinars) sera restructurée. Un consortium dirigé par Kretinsky finira par détenir entre 50,4% et 53% des actions de Casino.
Le groupe Casino employait 50 000 personnes en France à la fin de l'année dernière et compte parmi ses filiales les marques Cdiscount, Géant et Monoprix.
Cette transaction n’aura cependant aucune incidence sur les magasins Géant et Monoprix installés en Tunisie. Ces derniers opèrent sous forme de franchises et ne sont pas détenus directement par le groupe français.
Le sixième plus grand détaillant de France avait été poussé au bord du défaut de paiement après des pertes de parts de marché face à des groupes de supermarchés concurrents.
Le conseil d'administration de Casino a approuvé l'ouverture de négociations avec un consortium dirigé par la société d'investissement de Kretinsky, EPGC, aux côtés du plus grand créancier de Casino, Attestor, et du deuxième plus grand actionnaire, Fimalac.
Cet accord marque la fin des 30 années de règne du PDG de Casino et actionnaire majoritaire Jean-Charles Naouri, 74 ans, qui contrôle Casino via sa société holding cotée, Rallye.
Sur les 1,2 milliard d'euros de nouveaux capitaux, 925 millions d'euros en actions seront réservés au consortium et 275 millions d'euros aux créanciers et aux actionnaires existants, selon l'ordre de priorité, d'après la présentation de l'offre par Casino.
Kretinsky, âgé de 47 ans, ancien avocat en banque d'investissement qui a construit l'un des plus grands groupes énergétiques d'Europe, a multiplié les acquisitions dans les secteurs de la distribution, des médias et d'autres domaines. Il a acquis des participations dans le détaillant français Fnac-Darty, la chaîne de supermarchés britannique Sainsbury's et le détaillant allemand Metro, ainsi que dans le journal français Le Monde.
Alors que le secteur traditionnel de la distribution en France s'adapte à la montée du commerce électronique et aux chaînes de supermarchés à bas prix, les nouveaux propriétaires de Casino prévoient d'augmenter les dépenses marketing, d'améliorer le service en magasin et de renforcer les offres de commerce en ligne.