Le gouvernement italien dirigé par la Première Ministre Giorgia Meloni a annoncé son intention d'imposer une taxe de 40% sur les "surprofits” de milliards d’euros générés par les banques du pays.
Cette mesure vise à rééquilibrer la balance entre les institutions financières et les petits épargnants, tout en renforçant les réserves budgétaires pour l'année à venir.
L'annonce de cette taxe intervient à la suite de critiques dirigées contre les banques pour ne pas avoir ajusté leurs taux de dépôt en faveur des épargnants, malgré des augmentations parallèles des taux de prêt en corrélation avec les décisions de la Banque Centrale Européenne. L'Italie cherche ainsi à inciter les banques à jouer un rôle plus actif dans la stimulation de l'économie locale.
La plus grande banque italienne, Intesa Sanpaolo, a été l'une des premières touchées par cette nouvelle politique. Son bénéfice net a grimpé de manière spectaculaire de 80% pour atteindre 4,2 milliards d'euros au cours du premier semestre. Cette hausse substantielle a été principalement alimentée par les revenus provenant de l'augmentation des taux d'intérêt. De même, sa rivale, UniCredit, a annoncé un bénéfice net semestriel de 4,4 milliards d'euros, renforçant ainsi la justification de cette nouvelle mesure fiscale.
Cette taxe sur les surprofits des banques, dont la date limite de paiement est fixée en juin 2024, englobera les exercices comptables des années 2022 et 2023. Cette taxation de 40% sera applicable si les revenus nets d'intérêts en 2022 dépassent de 3% la valeur enregistrée en 2021.
Le mécanisme de cette imposition prévoit l'application de l'impôt sur la partie excédentaire des bénéfices de l'année précédente. En ce qui concerne les profits de 2023 comparés à 2022, le seuil à partir duquel la taxe s'appliquera sera augmenté à 6%. Il est à noter que le montant de cette taxe exceptionnelle ne peut dépasser 25% de la valeur des actifs nets de la banque concernée.
Cette initiative fiscale est également motivée par la nécessité de mobiliser des fonds pour le projet de budget 2024. Les incertitudes économiques résultant d'une contraction inattendue de 0,3% du Produit Intérieur Brut (PIB) au deuxième trimestre ont mis en lumière le besoin de ressources supplémentaires.
Les recettes générées par cette nouvelle taxe seront redirigées vers un fonds spécifique, destiné à financer des mesures visant à alléger le fardeau fiscal des ménages et des entreprises.
Dans un contexte similaire, le gouvernement espagnol de gauche a également instauré une taxe exceptionnelle sur les banques pour les années 2023 et 2024. Cette décision a suscité des critiques de la part de la Banque Centrale Européenne, reflétant les débats en cours sur les implications économiques de telles mesures fiscales.