En janvier dernier, le prix de référence en gros de l'huile d'olive extra vierge a atteint un sommet historique de 10,3 dollars (32,4 TND) par kilogramme, fracassant tous les records précédents. Bien que le prix ait légèrement baissé à 9,91 USD (31,2 TND) en mars, il reste à des niveaux historiquement élevés, marquant une croissance impressionnante de plus de 65% en une seule année.
Aujourd'hui, un litre d'huile d'olive coûte environ 16 fois le prix d'un litre de pétrole brut!
Cette flambée des prix est alimentée par une rareté de l'offre, conséquence directe de conditions météorologiques défavorables dans les régions productrices. La Méditerranée a subi une sécheresse sans précédent, entraînant une chute drastique de la production d'huile d'olive.
La Tunisie n'a pas été épargnée par cette tendance. L'impact sur la production nationale d'huile d'olive a été significatif, avec une baisse de 25% durant la saison 2022/2023. La saison suivante, 2023/2024, a connu une légère amélioration de la production, bien qu'elle reste en dessous des moyennes habituelles.
Selon l'Onagri, la production d'olives à huile a légèrement augmenté de 2%, atteignant 1,1 million de tonnes. La production d'huile d'olive a également connu une légère amélioration, s'établissant à 220 mille tonnes.
À première vue, ces répercussions pourraient sembler favorables aux producteurs tunisiens. Selon un rapport de l'Office national de l'huile, l'huile d'olive tunisienne en vrac s'est vendue entre novembre et juin derniers à un prix moyen de 26,4 dinars par kilogramme.
Cependant, ce tarif, équivalent à 8,4 dollars par kg, reste malheureusement en deçà de la moyenne internationale, malgré une augmentation notable par rapport à l'année précédente (15,2 TND/kg).
Pour atténuer l'impact de la hausse des prix de l'huile d'olive sur les ménages, le gouvernement avait annoncé en décembre dernier la mise sur le marché de deux millions de bouteilles d'huile d'olive à un prix fixe. Les bouteilles d’huile d’olive ont été approvisionnées dans les grandes surfaces, vendues au prix fixe de 15 dinars le litre. Cette mesure vise à contrer les prix élevés dans un contexte déjà tendu de pénuries sur d’autres produits alimentaires.