Le prix de référence en gros de l'huile d'olive extra vierge a fracassé les plafonds pour atteindre un pic sans précédent de 8,6 dollars (26,6 TND) par kilogramme, doublant ainsi son niveau de l'an dernier. Cette envolée spectaculaire fait pâlir le record précédent datant de 1996, qui se tenait à peine au-dessus de 6,2 $ (19,2 TND) le kilogramme.
Le fossé est frappant: le prix d'une tonne d'huile d'olive surpasse désormais celui du pétrole brut de plus de dix fois. Avant la pandémie en 2019, cet écart était de moins de cinq fois.
Cette envolée tarifaire inattendue est alimentée par une rareté de l'offre, une conséquence directe de conditions météorologiques hostiles dans les régions productrices. La Méditerranée a subi une sécheresse sans précédent, provoquant une chute vertigineuse de la production d'huile d'olive dans ces zones.
Un exemple frappant se trouve en Tunisie, où la production nationale d'huile d'olive a fléchi de 25 % par rapport à la saison précédente, s'établissant à 180 mille tonnes. Cette année, la production oléicole reste en deçà de la moyenne nationale de la dernière décennie, estimée à 211 mille tonnes.
Les répercussions sur les producteurs tunisiens auraient pu être favorables à première vue. Selon un rapport de l'Office national de l'huile, l'huile d'olive tunisienne en vrac s'est écoulée entre novembre et juin derniers à un prix moyen de 16,2 dinars par kilogramme. Cependant, ce tarif, correspondant à 5,2 dollars par kg, demeure tristement en deçà de la moyenne internationale, malgré une augmentation marquée par rapport à l'an dernier (11 TND/kg).
Même les prix de l'huile d'olive conditionnée peinent à s'aligner sur la moyenne internationale, atteignant 20,7 TND/kg, soit 6,7 US$/kg.
Cette conjoncture engendre des implications économiques profondes, touchant non seulement les producteurs, mais aussi les consommateurs. À mesure que les prix continuent de grimper, les ménages subissent une pression croissante sur leur budget alimentaire.
L'huile d'olive, un élément fondamental de la cuisine tunisienne, devient progressivement moins accessible d'une année à l'autre, ce qui soulève des questions concernant la viabilité à long terme de cette dynamique sur le marché.