Le secteur des télécommunications en Tunisie fait face à un défi majeur. Un rapport récent de l'Instance nationale des télécommunications (INTT) révèle une baisse des revenus mensuels par utilisateur qui a touché la data mobile, la téléphonie mobile et la data fixe.
Ces trois segments clés représentent en effet près de 91% du chiffre d'affaires global du secteur.
En ce qui concerne les offres de data mobile, les opérateurs ont enregistré une diminution des revenus mensuels par utilisateur de 7,2% faisant passer le revenu moyen par utilisateur (ARPU) à 8,3 dinars. C’est le plus bas niveau de revenu moyen depuis le deuxième trimestre de 2020, période déjà marquée par la baisse de la consommation de la data mobile à la suite des confinements imposés par la crise sanitaire.
Cette diminution survient malgré une augmentation continue de la consommation moyenne par utilisateur. Les statistiques de l'INTT montrent que chaque utilisateur d'une offre de données mobiles a consommé en moyenne 207 Mo de données par jour, soit une amélioration de 14,4% par rapport à l'année précédente.
Au cours du premier trimestre 2023, le nombre d'abonnements à la data mobile a atteint 10,2 millions, représentant environ 63,4% du nombre total de lignes mobiles dans le pays.
Pour l'ADSL, l'abonnement à la data fixe le plus populaire, les revenus moyens ont connu une baisse trimestrielle de plus de 1%, passant de 36,6 à 36,2 dinars. Néanmoins, ces revenus restent supérieurs à la moyenne des quatre trimestres précédents, qui se situe à 34,9 dinars. Parallèlement, le nombre d'abonnés ADSL a connu une croissance positive au cours des trois premiers mois de l'année, atteignant un niveau record de 1,07 million d'abonnés.
En ce qui concerne la téléphonie mobile, le revenu moyen par abonné s'est établi à 2,9 dinars, enregistrant une baisse de 12,3% par rapport à l'année précédente. C’est aussi l’ARPU le plus faible jamais enregistré par ce segment. Cette baisse s'explique en partie par une réduction de la consommation journalière moyenne par abonné, qui est tombée à 4,54 minutes par jour, son niveau le plus bas depuis 2016.