L'année 2022 a marqué un tournant significatif pour l'activité des entreprises en Tunisie, avec une nette amélioration signalée par 56% des chefs d'entreprise, d’après les données collectées EY dans l’édition 2023 de son baromètre des entreprises. Cette progression de 30 points par rapport à 2021 témoigne d'un début de retour à la normale après une année difficile marquée par la pandémie et les mesures restrictives qui en ont découlé.
La proportion des entreprises enregistrant une baisse de leur chiffre d'affaires a également connu une diminution notable, passant de 45% à 18%. Les entreprises signalant une forte baisse sont passées de 15% en 2021 à seulement 2% en 2022. Cela reflète les efforts déployés par les entreprises pour se redresser et s'adapter aux nouvelles conditions économiques.
Cependant, cette reprise n'a pas été uniforme dans tous les secteurs. Les entreprises opérant dans les services financiers ont enregistré la plus grande amélioration de leurs chiffres d'affaires, avec un taux de 65% en 2022. Cela démontre la résilience de ce secteur et son rôle essentiel dans la relance économique.
En revanche, le secteur de l'industrie automobile a été confronté à des difficultés, avec 38% des entreprises signalant une baisse de leur chiffre d'affaires en 2022, un pourcentage nettement supérieur à la moyenne générale de 18%. Ces difficultés sont attribuables à des facteurs tels que la hausse des prix des matières premières et les pénuries de puces électroniques, qui ont eu un impact significatif sur la production et les ventes de véhicules.
Les perspectives pour 2023 sont mitigées selon les chefs d'entreprise. En effet, moins de dirigeants s'attendent à une amélioration de leur chiffre d'affaires d'ici la fin de l'année en cours (45% contre 46% en 2021), tandis que la proportion de ceux anticipant une baisse des ventes a légèrement augmenté, passant de 18% à 19%.
Cette fois-ci, dans le secteur de l'industrie automobile, les perspectives sont plus favorables. En effet, 54% des acteurs de ce secteur prévoient une amélioration des ventes pour l'année en cours, dépassant ainsi la moyenne globale de 45%. Ces professionnels anticipent des conditions plus favorables, notamment une reprise économique en Europe, qui est perçue comme un facteur clé pour stimuler l'activité du secteur.
Cette perception est étayée par le sondage d'EY, qui révèle que 21% des acteurs de l'industrie automobile considèrent la reprise de la croissance économique et financière en Europe comme un facteur déterminant. Ce pourcentage est plus élevé que la moyenne globale de 11% parmi tous les répondants. Cette tendance met en évidence l'importance des donneurs d'ordre européens pour le secteur automobile en Tunisie.