L’hydrogène est considéré comme une étape clé dans la transition énergétique vers des sources renouvelables et moins nocives pour l’environnement. Plusieurs pays en Europe, notamment l’Allemagne, ont déjà accéléré leurs investissements dans ce secteur.
Pour que la production de l’hydrogène contribue à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, il est nécessaire qu’elle soit réalisée en utilisant des sources renouvelables. C’est dans cette optique que les grands producteurs de ce gaz ciblent l’installation de leurs sites de production en Afrique du Nord, une région qui offre à la fois une proximité géographique avec l’Europe et un potentiel considérable en matière d’énergie solaire.
Le Maroc, l’Égypte et même la Mauritanie ont déjà commencé à préparer le terrain pour accueillir ces projets. Cependant, une nouvelle initiative législative vise à rendre la Tunisie une destination encore plus attractive pour les investissements dans ce secteur.
Ce projet de loi propose plusieurs incitations pour les usines de production d'hydrogène vert, ainsi que pour les centrales électriques et les stations de dessalement d'eau dont la production sera principalement destinée à ces usines.
Parmi les mesures phares de cette loi, on trouve une prime dont la valeur varie entre 30 et 50% des impôts payés par ces entreprises. De plus, ces dernières bénéficieraient d'une exonération totale des tarifs douaniers et de la TVA sur les équipements et matières premières utilisés, y compris ceux nécessaires à la construction de leurs usines.
Les exportations d'hydrogène vert seraient également exonérées de la TVA, d’après le texte de loi proposée.
Les entreprises opérant dans ce secteur ne seraient soumises à aucune demande lors de l'importation ou de l'exportation de leurs produits. Elles auraient également le droit d'importer librement tous les équipements et produits nécessaires à leur fonctionnement.
Les auteurs de la loi proposent également donner à ces entreprises la possibilité d'employer des salariés étrangers à hauteur de 25% de leurs effectifs, et ce, pour les 10 premières années d'exercice. Parmi les autres incitations incluses dans cette initiative, on trouve une remise de 30% sur l'ensemble des frais des services offerts par les ports tunisiens.
Pour bénéficier de ces avantages, en revanche, les entreprises actives dans la filière de l’hydrogène vert doivent respecter certaines conditions.
D’abord, la proposition de loi exige qu’au moins 70% des financements de ces projets soient en devises étrangères, et que le taux d'intégration des équipements produits localement dépasse les 25%.
De plus, les projets souhaitant bénéficier de ces avantages doivent assurer le transfert technologique et du savoir-faire en mettant en place un plan de formations dans les nouvelles technologies au profit des équipes tunisiennes. Enfin, ces entreprises doivent établir, dans le cadre de leur stratégie RSE, un plan de développement des régions dans lesquelles elles se sont implantées.